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mardi 14 janvier 2014

Le logement social à Treilles



Le logement social à Treilles : quantité ou qualité?

Comme il est dit dans le numéro deux du « Canard Éclairé », avec un total de 33 logements à vocation sociale, Treilles a fait, dans ce domaine, plus que la loi ne lui demande.

Cependant, le texte laisse entendre que la commune de Treilles, dans un geste complètement désintéressé, a donné les terrains et les a viabilisés sans contrepartie. Ceci n’est pas une spécificité treilloise, mais la règle dans la quasi-totalité des communes, car c’est une nécessité économique pour permettre le financement du logement social.
Il faut ajouter que le mérite n’en revient pas uniquement à Monsieur Bouton, car c’est l’équipe municipale de Guy Fauran qui a lancé la première opération, «La Lausade 1», dès la fin des années quatre-vingt.

Cet ensemble se voulait totalement en continuité du quartier du haut du village, tout en respectant la qualité de l’habitat ancien, sans bloquer les vues sur le paysage. Pour les occupants, ces bâtiments intègrent des qualités bio-climatiques : protection des vents dominants, exposition est et sud, exposition privilégiée des bâtiments anciens de la région.

Vingt-cinq ans après, dans le lotissement «La Lausade 2», seconde tranche HLM prévue, les principes de confort, de qualité de vie et de respect de l’environnement, aussi bien pour les occupants que pour les habitants des quartiers environnants, ont été bafoués.
S’il est vrai que le maître d’ouvrage est l’office HLM, c’est le maire qui signe le permis de construire ! Or, certains conseillers municipaux nous ont fait part de leurs doutes sur la qualité du projet. Par ailleurs, on peut se demander à quoi sert un architecte-conseil à Treilles, qui n’a éclairé ni le conseil municipal ni le maire sur les erreurs de conception de « la Lausade 2 » : aucune considération pour les contraintes climatiques ni pour les vues des occupants et des voisins.

Entre ces deux réalisations, une autre opération de logements sociaux, «les Carignans», a vu le jour sur un terrain situé au fond du vallon, donc à risque lors de fortes pluies, avec une exposition au soleil limitée l’hiver, mais pourtant bien venté… L’intégration au site s’est faite à coups de bulldozers, en créant des plate-formes sur lesquelles ont été posées des constructions médiocres sans aucun respect pour les futurs occupants. Ces bâtiments n’ont d’ailleurs pas tardé à montrer des désordres liés à la mauvaise qualité des constructions.

On peut donc regretter, avec ces deux exemples, que la municipalité actuelle n’ait pas su conserver les principes de respect de l’environnement et de qualité de vie qui avaient guidé la réalisation du premier projet.

Est-il vraiment souhaitable d’être champion de la quantité si on oublie la qualité ?
Et ce n’est pas parce que c’est du social que l’on doit faire de la mauvaise qualité !

lundi 23 décembre 2013

Réponse au canard éclairé...


REPONSE AU CANARD ECLAIRÉ (à la bougie),
ENCHAÎNÉ (au Maire), ET ALLUMÉ (au Crémant de Limoux).

Les chiffres en italiques et entre parenthèses renvoient aux notes en fin de texte

Nous nous réjouissions sincèrement de la venue d'un petit canard susceptible de répondre à nos questions, légitimes, concernant la gestion municipale. Malheureusement nous avons été très rapidement déçu par les deux numéros récemment parus. D'abord parce qu'ils ne donnaient aucune information concernant la plupart des points que nous avions soulevés : graves anomalies du lotissement de la zone « dite artisanale », inutilité et prix exorbitant du projet de passage piétons derrière l'église, aménagement avec destructions des espaces verts de la place de l'église, absence totale depuis plusieurs années de toutes informations aux Treillois sur les projets de la municipalité et les comptes de la commune etc.. Le « Canard enchaîné  au Maire » s'est contenté de botter en touche, d'abord en nous couvrant d'insultes (« menteurs », « calomniateurs », « vierges effarouchées », « oiseaux de mauvais augure », « de mauvaise foi », etc.) ensuite en refusant de prendre le débat au sérieux en se réfugiant sous une accumulation de blagues à deux sous et de calembours vaseux (1). Sans parler de la commune de Treilles comparée systématiquement à un marigot (les Treillois apprécieront). Les seuls éléments « sérieux » étant un « éclairage » du « professeur X . » sur le  « Boum des éoliennes » qui ne correspondait à aucune des questions que nous avions posées lors de notre réunion publique du 12 août dernier, et un cours de fiscalité locale, également hors de propos (2). Le « Canard éclairé à la bougie » nous entraîne, dans ses deux numéros, dans une polémique stérile à laquelle les Treillois ne comprennent plus rien. Et pour cause, il se contente de réfuter des arguments que nous n'avons pas tenus. C'est se faciliter le travail à bon compte . Et surtout permettre à un épais brouillard de recouvrir une vérité basique (qui peut être vérifiée par tout le monde sur le site du Ministère des Finances ) : Treilles, bien qu'étant une des communes les plus riches de France par tête d'habitant, est aussi une des plus endettées selon le même critère. Nous n'avons jamais prétendu que la commune était surendettée, mais très endettée, et cela malgré des ressources bien supérieures aux autres communes de même taille, voire plus importantes. Ce qui pose, entre autres, la question du rythme de son développement et aussi du bien fondé de choisir l'emprunt comme mode privilégié de celui-ci, plutôt que l'autofinancement. Notamment au regard des intérêts bancaires que la commune paie.
Un autre élément assez gênant c'est la prétention à l'indépendance vis à vis de la Mairie dont les deux rédacteurs se targuent. On voit bien que leurs regards louchent du coté du « Canard Enchaîné » et ce n'est pas leur faire injure que de constater qu'ils sont loin du compte. Notamment sur un principe de base : le Canard enchaîné, lui, n'a jamais eu pour projet, ni pratique, de défendre le pouvoir en place (3). Le simple fait, pour l'un, d'être Président du Comité des Fêtes et Vice-président du Syndicat d'Initiative ne le qualifie en rien pour prétendre à une indépendance, même relative. Nous savons tous que ces deux organismes fonctionnent à l'usage exclusif du Maire. Nous en donnerons prochainement des preuves irréfutables. Quant au professeur X , il a été rémunéré par la Mairie pour créer un site internet de la commune de Treilles il y a quelques années. Ce site, qui semble avoir disparu des radars depuis pas mal de temps, a été facturé par l'honorable professeur, 5 000 € (réunion du Conseil Municipal du 27/06/2008 ). C'est placer le « bénévolat »  à un niveau assez élevé et ne permet pas vraiment de prétendre à l'indépendance. Nous notons d'ailleurs que, à « Treilles sans pareille », les mots ont un sens différent de l'usage général. Par exemple le « clientélisme » se nomme, à « Treilles sans pareille », « bénévolat ». Le numéro 2 du « Canard enchaîné au Maire » nous annonce la création d'un site internet à venir. Sa création en incombera-t-elle au « professeur » et si oui, quel sera le prix du « bénévolat » cette fois-ci ?
Un reproche que voudrait nous faire le « Canard enchaîné au Maire » serait notre « anonymat ». C'est de sa part une véritable fixation. Nous n'aurons pas la prétention de donner une leçon d'instruction civique à l'honorable « éditorialiste », mais nous pouvons lui rappeler que l'usage, pour les associations en France, est de signer les textes qu'elles émettent du nom de l'association. D'ailleurs, il serait malvenu qu'un membre s'arroge, personnellement, le droit de parler au nom de celle-ci. Les diverses associations signant les textes le font selon le sujet traité, et en rapport avec leurs buts statutaires respectifs. Quant au silence de la section locale du PS dont vous vous étonnez, il est tout à fait compréhensible puisque la liste « alternative citoyenne » qui sera présentée aux prochaines élections municipales, et qui n'aura rien « d'anonyme », sera absolument dans la neutralité politique. C'est un fait que vous pourrez vérifier lorsqu'elle sera communiquée aux électeurs de Treilles. Si vous souhaitez entraîner le débat préélectoral sur une pente politicienne, ne comptez pas sur nous pour vous suivre dans cette dérive qui n'intéresse que vous.
Enfin, pour terminer par une « pincée d'humour » pour être au diapason de votre programme, le fait d'intituler une rubrique « Le coup de pied de l’âne » n'oblige pas obligatoirement à y raconter des âneries. Dans votre numéro 2, vous vous défendez en écrivant que 5% seulement de votre journal a été distribué « bénévolement » par un employé municipal. Comme vous devez « tirer » , au maximum, à 160 exemplaires (on connaît la tournée !), cela fait 8 journaux distribués bénévolement. C'est mettre la barre du bénévolat pas très haut, pour cette fois. Sans parler que la notion de bénévolat, pour un employé de la Mairie défendant son employeur, et donc son emploi (ce qui est son droit le plus absolu), est tout à fait contestable ... Il faudrait peut-être songer à arrêter la tisane.... (de Limoux). (4)
Dans le numéro 1, toujours dans ce « coup de pied de l'âne » vous nous traitiez de « vierges effarouchées » parce que nous nous plaignions de voir les Treillois sans information municipale depuis des années, alors que nous avons des dossiers « hauts comme ça ». Vous ignorez sans doute que nos dossiers sont « hauts » et sérieux grâce à un travail de Romain dans lequel la Mairie n'a aucune part. En revanche (si vous nous aviez lu correctement vous l'auriez compris), nous dénoncions le fait que les citoyens, qui devraient être informés par un bulletin municipal, sont dans l'obligation d'aller eux-même à « la pêche à l'information ». Plus de cinq siècles après l'invention de l'imprimerie, la mairie de Treilles réinvente le bouche à oreille. Treilles, sans pareille, toujours à la pointe du progrès.....
    1) Nous glisserons rapidement, par charité, sur « Le pavé dans ...l'amarre » du premier titre ... comprenne qui pourra le sens profond de ce calembour. En parlant de comprendre, nous nous interrogeons sur le sens de la blague à propos des neurones de la page 4 du numéro 2. Quelqu'un a la réponse ? Nous arrêterons là, il faudrait des pages pour faire le tour de ces « monuments » d'humour. Mais est-ce que cela en vaut bien la peine ? Quant à la hauteur des propos promis dans le numéro 1 (il est vrai avec la réserve de, « un peu  de hauteur »), nous avons du mal à la trouver, même en petite quantité. Il manque peut-être quelques barreaux à votre échelle....
    2) Au fait, en quelle matière le « professeur X » prétend-il à la compétence ? Espérons que ce n'est pas en économie... parler de ressources pérennes lorsqu'il s'agit des ressources des éoliennes est un concept pour le moins risqué. Le fait qu'elles soient appuyées, soit par un contrat, soit par un engagement des collectivités locales ou de l’État, ne constitue en rien une garantie de pérennité. Comme l'honorable professeur doit le savoir, les contrats peuvent être rompus. On en a des exemples tous les jours. Quant aux engagements de l’État, là aussi, dans une période de grande instabilité économique et de désengagement systématique de ce dernier, ils peuvent être soudainement remis en question. M. Bouton a pu en faire lui-même l'expérience lors des modifications des dispositions fiscales concernant l'ancienne « Taxe Professionnelle ». Cf. Son intervention filmée, en son heure, sur la Place de La Fontaine pour F3 région. D'ailleurs, le « professeur X », qui n'est pas à une contradiction près, croise les doigts lorsqu'il parle de cette pérennité. Nous le citons « Si tout va bien, le bail est signé pour 30 ans ». (Page 2 du « canard enchaîné à la Mairie » numéro 1). Si « tout va bien », là on n'est plus dans l'économie, mais dans la croyance et la  voyance .
    Une autre « explication » inquiétante est donnée par le tableau des remboursements des emprunts (page 3 du canard n°1). On peut constater que ces remboursements s'étalent jusqu'en 2022 (!), et décroissent sensiblement qu'à partir de 2019. Le seul problème c'est que le tableau n'intègre pas les nouveaux emprunts qui seront contractés d'ici là. Et ce n'est pas une hypothèse en l'air tant la municipalité semble droguée à l'emprunt. Donc ce tableau ne signifie strictement rien et contredit les propos du « conseiller » de la municipalité qui avait déclaré dans la réunion publique du 12/08/2013 que les « emprunts étaient remboursés intégralement cette année ».
    3) Un autre modèle plus en rapport avec votre démarche et votre position aurait pu être choisi . Par exemple, une ancienne publicité mettait en scène un ravissant caniche blanc qui penchait son oreille sur le pavillon d'un vieux phonographe. La légende écrite sous ce ravissant tableau : « La voix de son maître ». Et en enlevant une seul lettre, le « t », cela marcherait tout aussi  très bien : « La voix de son maire ». Votre « éditorial » du canard N°1 faisait, peut-être aventureusement, la promesse suivante : « Mais nous ne serons pas pour autant des zélateurs béats ». Sans vouloir être injustes à votre égard, nous sommes dans le regret de constater que cette promesse n'est pas du tout tenue dans vos deux premiers numéros. Nous espérons, comme vous sans doute, que vous pourrez le faire dans les prochains.

4) La devise que se donne l'association « Treilles sans pareille » Fluctuat nec mergitur est, comme l'on sait, la devise de la Ville de Paris. Treilles se prendrait-elle pour la capitale des Corbières ? Elle est battue par les flots (de crémant), mais ne sombre pas (dans la mégalomanie ? : cela reste à voir).

dimanche 22 décembre 2013

A propos de La Bade


LE LOTISSEMENT COMMUNAL DE LA BADE :
HISTOIRE D'UN ECHEC .
Les chiffres entre parenthèses et en italiques renvoient aux notes qui se trouvent en fin de texte

En août 2005, la municipalité ouvrait une enquête publique dont l'objet était un projet de lotissement sur le site de La Bade. Comme justification principale de cette initiative : la nécessité de proposer aux jeunes de Treilles des terrains bon marché. Il fallait, en sortant du cadre du marché de l'immobilier, permettre à de jeunes ménages aux revenus modestes d'accéder à la propriété. Conscients des difficultés rencontrées par les jeunes, dans un marché devenu délirant, nous étions dès le début favorables au projet et à son esprit. En revanche, le site proposé pour la réalisation du projet nous était apparu extrêmement mal choisi. On ne pouvait pas trouver un lieu moins convenable. Terrain très pentu, exposé plein nord, sans doute dangereux en cas de très fortes pluies, exposition au vent record, même pour Treilles. Il nous est apparu tout de suite que le pari de mettre à disposition des terrains à faible coût était intenable. Travaux de terrassements considérables, bassins de rétention, chaussée-réservoir, escaliers monumentaux, devaient fatalement conduire à une facture très élevée. Malgré nos réserves exprimées au moment de l'enquête publique, M. Bouton, pourtant «  du métier », annonçait un prix de vente de moins de 30 € le m2. Nous étions pour notre part absolument convaincus que le prix serait beaucoup plus élevé, compte tenu des travaux nécessaires, et donc incompatible avec la finalité du projet. La suite de l'histoire nous donna malheureusement raison sur toute la ligne, car le prix annoncé en novembre 2007 était de 94,04 € le m2. Plus du triple donc. 200 % plus cher que le prix annoncé. Un record du dépassement prévisionnel. Soit le maire s'était lancé dans ce projet sans la précaution élémentaire d'en faire évaluer le coût, et dans ce cas on peut parler d'incompétence, soit son intention aurait été de tromper les jeunes du village. Et dans ce cas la raison d'être du lotissement, permettre à ces derniers d'accéder à la propriété, n'aurait été qu'un prétexte.
Nous avions proposé à l'origine de situer le lotissement communal, entre autres possibilités, dans la zone dite du Petentous qui fait l'objet actuellement du projet, contestable, de zone artisanale à la sortie de Treilles (versant maritime). Le terrain de cette zone était idéal pour proposer des terrains à bas prix. Le lieu est un quasi plateau avec une pente extrêmement faible. Des travaux de terrassements beaucoup moins importants, une exposition sud-est, une vue panoramique sur la mer (c'est d'ailleurs la publicité du promoteur actuel), la station d'épuration à moins de 400 mètres derrière, vraiment, un très bon site.  L'objection qui nous avait été faite alors portait sur un éloignement plus important par rapport au centre du village. En fait, il n'en est rien. Sauf à vol d'oiseau, mais nous ne sommes pas des oiseaux, La Bade est dans une fausse proximité avec le village. En voiture, la distance, si on part depuis le milieu du lotissement de la Bade pour se rendre place de la Fontaine, est de 800 mètres par le coté « corbières » et 1100 mètres par le coté mer. Alors que cette zone du Petentous est à 900 mètres de cette même place. Donc une différence très faible dans tous les cas de figure et parfaitement négligeable pour les déplacements automobiles. Car nous voyons bien que les escaliers monumentaux édifiés le long de la pente de La Bade et qui endommagent considérablement le paysage tout en étant mal commodes et même dangereux, ne sont guère fréquentés.
De toutes ces objections, pourtant raisonnables, rien n'a été retenu et la municipalité s'est enferrée dans son projet manifestant un entêtement suspect. L'explication qui a pu en être donnée était qu'en vérité le site avait été choisi, non pas pour permettre aux jeunes du village de se loger, mais pour avantager, principalement, une famille de Treilles très influente au conseil municipal. Et ce qui devait arriver arriva. Et il en est souvent ainsi lorsque l'on veut faire passer les intérêts particuliers avant l'intérêt général. Des trente ménages de jeunes de Treilles candidats à l'achat de terrain, seulement deux ont pu réaliser leur projet immobilier (1). Car, toujours en raison du choix désastreux du site, non seulement les prix des terrains n'étaient plus ce qui avait été annoncé, mais la construction des maisons elles-même s'avérait plus coûteuse en raison des terrassements, fondations, murs de soutènement nécessaires.
Les acquéreurs des lots « coté antennes » avaient même l'obligation, pour dégager leur vue ou installer une cour ou une piscine, de faire de très gros travaux pour creuser la roche de la montagne. Devant ces devis dépassant toutes les prévisions, la quasi totalité des jeunes de Treilles ont dû renoncer à construire sur la Bade dans le lotissement qui pourtant leur était prioritairement destiné (2).
Premier et principal échec mais, hélas, pas le dernier, ni le seul. Le lotissement a donc été lancé il y a maintenant plus de huit ans. Et il est loin d'être terminé. Cinq lots restent à vendre (3) et trouvent difficilement preneur. La municipalité les divise pourtant en deux, à la demande, pour trouver des acquéreurs. Quant aux maisons effectivement construites, on est loin du compte car, sur 32 maisons, à peine plus du tiers sont terminées. En tout, il aura fallu attendre neuf, peut-être dix ou onze ans pour ce but. Là encore un record ! M. le Maire invoquera certainement la crise pour justifier ce ratage économique qui s'est, entre autres, traduit par le paiement d'intérêts considérables générés par les emprunts contractés par la commune pour financer les travaux. Plus la vente des lots est lente, plus l'emprunt dure longtemps et les intérêts s'accumulent. La crise (qui n'a d'ailleurs fait connaître ses premiers effets qu'en 2009 et 2010) est bien là, c'est certain, mais pourquoi, à Treilles « sans pareille », est-elle bien plus sensible qu'ailleurs ? M. le Maire, alors qu'il proposait dans son lotissement 32 maisons a cru habile de vendre, absolument au même moment, pour une somme dérisoire (8,90 € le m2) à un promoteur, un des meilleurs terrains de la commune. Ce dernier s'est donc trouvé dans la situation de concurrencer le lotissement communal en proposant une trentaine de lots à construire. Nous avons perdu le compte des promoteurs qui se sont succédés sur cette affaire, mais nous avons retenu qu'ils faisaient tous une offre presque équivalente sur le marché (si on tient compte du moindre coût de la construction pour les lots des Terrasses de la Bade). A l'évidence, il s'agissait d'une grossière erreur administrative. Que penseriez-vous d'un commerçant qui vendrait, pour des cacahuètes, à un concurrent, une boutique juste en face de la sienne, afin qu'il y vende, au même prix, des produits de qualité comparable ? La réponse est facile à faire. Mais dans le cas qui nous occupe, c'est plus compliqué. On ne peut pas imaginer qu'un maire aussi calculateur que M. Bouton puisse faire une erreur pareille. Ne serait-ce pas plutôt la perspective de voir la S.A.R.L. Bouton s'occuper des terrassements de ce lotissement privé qui l'aurait conduit, en sa qualité de maire, à céder, ce terrain à un promoteur (Initialement « Nexity » qui a assez rapidement « lâché » l'affaire, nous n'avons jamais trop su pourquoi) ? Tout cela est sans doute légal, il convient de le préciser. Bien que le conflit d'intérêt soit évident, il semble qu'en l'état actuel de la législation il n'y a là rien d'anormal, même si la morale s'en trouve fortement bousculée.
Quoiqu'il en soit, l'offre de terrains à bâtir sur Treilles s'est trouvée, au même moment, très excessive. Ce n'est pas moins de 76 lots qui furent simultanément proposés entre le communal et le privé (89 actuellement en comptant la zone artisanale, car contrairement aux apparences, il s'agit bien, de « résidentiel »). Si l'on compte une moyenne de 3 personnes par maison (ce qui est faible), on parle alors d'un accroissement de population de 267 habitants. Rapporté au 180 habitants actuels de la commune c'est plus que considérable ( près de 150 % d'augmentation!).
Ce chiffre est à rapprocher des paramètres voulus par le plan directeur de développement de la région narbonnaise (SCOT). Celui-ci préconise, dans le but d'éviter une urbanisation excessive et une destruction trop grande de l'espace naturel (cadre, rappelons-le, de la première activité économique de la région : le tourisme), un taux d'accroissement de la population de 2 % par an ce qui ferait, pour une période de dix ans, près de 22 %. Sept fois moins que ce qu'a décidé, dans son coin, M. Bouton. Si tous les maires de la région agissaient dans le même sens que celui de Treilles « sans pareille », il faudrait peu de temps pour arriver à une situation comparable à la situation espagnole : mévente, bulle immobilière et destruction de l'espace littoral.
Les Treillois doivent se rappeler que M. Bouton avait présenté lors d'une réunion publique en 2006, « son » PLU. Celui-ci se proposait comme objectif à moyen terme d'arriver à une population de 1600 habitants.
Le moyen d'y parvenir : entourer le village de toutes une séries de hameaux judicieusement placés du point de vue de la défense d'intérêts privés bien représentés au conseil municipal. Les autorités de tutelle ne s'y sont pas trompées et ont refusé en bloc ce projet mégalomane, non conforme aux règles élémentaires du développement durable.
Le nouveau PLU que M. Bouton a été obligé de présenter, et dont la procédure d'adoption en cours vient d'être ajournée, a une apparence plus modeste. On peut cependant craindre, légitimement, que M. Bouton, gardant en tête sensiblement le même projet, ait choisi de le réaliser selon la technique dite du « salami », tranche après tranche. Il est d'ailleurs à déplorer que , soit par incompétence, soit par calcul, l'enquête publique nécessaire à l'adoption de ce PLU n'aura lieu qu'après les élections municipales. Ce qui revient à dire que les citoyens voteront en mars prochain « à l'aveugle ». Ce qui n'est pas très démocratique. Treilles « sans pareille », encore.
L'objectif avoué par M. Bouton est de porter la population de Treilles à 600 habitants (4). Mais comme il indique par ailleurs qu'il faut faire trois maisons pour avoir un résident principal, ce n'est pas moins de 420 maisons qu'il faudra construire ( voir note 5 pour le détail du calcul). Comme les deux lotissements de La Bade ne représentent « que » 76 constructions, c'est donc près de 350 maisons qu'il faudra installer sur le territoire de la commune. Lorsque l'on constate l'impact sur le milieu naturel des deux lotissements (même pas encore réalisés encore au tiers de ce qu'ils seront), on peut imaginer, non sans frémir, ce que cela donnera lorsque s'y ajouteront cinq fois plus de constructions.
Les justifications données par M. Bouton à cette urbanisation effrénée sont au nombre de deux. D'abord, permettre l'installation d'un commerce (épicerie /café). Il se base pour cela sur une étude remontant à 15 ans qui fixerait, selon lui, à 500 habitants le seuil de rentabilité. Cette étude trop ancienne ne tient évidemment pas compte des changements d'habitudes de consommation intervenues depuis (généralisation des congélateurs, plats surgelés, etc.) et de l'offre très importante, localement, des grandes surfaces. C'est donc beaucoup plus de résidents permanents qu'il faudrait installer pour atteindre ce seuil de rentabilité (6). La deuxième justification : permettre des rentrées fiscales sous forme de taxes d'habitations et foncières. Là encore, cela n'a aucun sens car c'est commettre l'erreur de confondre recettes et bénéfice. En effet, ces nouvelles constructions occasionnent des dépenses supplémentaires pour la commune : voiries , éclairages, ramassage d'ordures, travaux divers, personnel communal, nouveaux locaux municipaux (7), etc... Et, au bout du compte, les recettes nouvelles sont absorbées par les dépenses supplémentaires.
En résumé, une étude périmée, et une conception économique fausse, à l'appui d'un projet dévastateur.
« La TREILLOISE »


1) Une partie de ces jeunes a quitté le village pour se loger ailleurs , suite à cette mésaventure. D'autres, originaires du village et qui voulaient y revenir, ont renoncé à ce projet.
2) Pour autant, les ménages qui se sont installés depuis dans les Lotissements de La Bade (municipal et Terrasses de la Bade) ont toute notre plus sincère sympathie et c'est avec beaucoup de plaisir que nous constatons qu'ils ont choisi le village de Treilles pour résider.

    3) Situation au 1/10 /2013, le chiffre a pu évoluer depuis, mais sans doute assez peu.
    4) Certains Treillois font valoir que le village au début du siècle dernier, comptait autour de 450 habitants et donc que cette population pourrait de nouveau être atteinte. Mais les situations ne sont pas du tout comparable pour diverses raisons. D'abord, l'occupation des maisons étaient très différentes : chaque maison pouvait abriter 8 à 10 personnes parfois même plus (trois générations cohabitaient couramment : parents, enfants (en plus grand nombre), grands parents). Ce n'est évidemment plus du tout le cas actuellement. Toutes ces personnes n'avaient pas de véhicules automobiles ce qui au regard des particularités du village a son importance. Et surtout, quasiment l'ensemble de cette population, enfants mis à part (et encore...), avait un emploi dans le village même, et, pour la plus grande partie, dans l'agriculture (vignes, élevages, céréales, etc...). Ce qui est d'une extrême importance car le village lorsqu'il accueille de nouveaux habitants doit aussi pouvoir leur proposer des emplois. Cela est de plus en plus nécessaire compte tenu de l'évolution du coût des transports (inutile d'en dire davantage sur le sujet, tout le monde l'a bien mesuré) et, pour ceux qui en ont le souci, la préservation de l'environnement (pollution, réchauffement climatique, etc.).
    5) L' objectif visé serait une population de 600 habitants permanents. Cette catégorie s'élève actuellement à 180 habitants ; on est donc devant une croissance souhaitée de 600 – 180 = 420 habitants. Si on reste sur une moyenne de 3 personnes par maison, il faudrait construire 420 : 3 = 140 maisons.
    Mais comme, selon M. Bouton, il faut construire 3 maisons pour avoir une maison correspondant à une occupation permanente, c'est donc le triple qu'il faudra construire : 140 x 3 = 420 maisons.
    6) Objectif certainement inatteignable même à très long terme. Et donc d'aucune utilité pour la vie pratique des habitants actuels et ceux amenés à s'installer à Treilles prochainement. Nous aurons dans notre programme d'autres solutions plus réalistes et plus faciles à mettre en place rapidement.
    7) L'accroissement important de population proposé entraîne de fait une obligation d'augmenter la taille voire le nombre des locaux municipaux (Garages, entrepôts, la Mairie elle-même, etc). On commence par une annexe à la Mairie, et puis il faut poursuivre par la construction d'une nouvelle Mairie plus grande. De même, il faut acheter de nouveaux engins, camions, etc. et construire les garages correspondants. Bref, le mythe de l'enrichissement de la commune par l'accroissement artificiel de la population n'a pour seul fondement qu'une absence d'évaluation des dépenses nouvelles nécessairement engendrées par l’accueil convenable des nouveaux arrivants.

mercredi 11 décembre 2013

vendredi 6 décembre 2013

LA VITICULTURE À TREILLES


 UN ENTERREMENT PRÉMATURÉ



N.B. Les chiffres en italiques et entre parenthèses renvoient à des notes figurant en fin d'article.

Il y a six ans, lors d'une réunion publique sur le PLU, M. Bouton, annonçait d'une voix très forte : « La viticulture c'est fini ». Dans une réunion plus récente, toujours dans le cadre du PLU, il affirmait « Il n'y a plus de viticulteur à Treilles » . Ces propos funèbres apparaîtront à tous les Treillois comme complètement déconnectés de la réalité. Comment le Maire peut-t-il faire cette dernière déclaration alors qu'il lui suffit de regarder à l'intérieur de son propre conseil municipal ou même de sa propre famille pour en vérifier la totale inexactitude ?
Dans une précédente communication nous corrigions l'acte de décès établi par le Maire en précisant qu'il y avait encore 23 exploitants agricoles (18 viticulteurs, 3 oléiculteurs, 2 apiculteurs) sur la commune. Le chiffre des personnes vivant directement ou indirectement de cette activité est évidemment bien plus élevé (conjoints, enfants, personnes percevant des fermages, employés agricoles, commerçants, etc). Nous nous interrogeons sur cette obstination à prophétiser, et maintenant à affirmer, la mort de l'activité agricole . Serait-ce parce que cette activité économique représenterait un frein à sa politique d'urbanisation ? Il est vrai que là où chacun voit un paysage, avec ou sans culture, l'entrepreneur de travaux public voit un terrain à terrasser et le promoteur un terrain à construire. Comme il s'agit du même terrain il y a forcément conflit d'intérêts. Ces deux dernières activités étant bien plus rémunératrices, il est facile de prévoir vers quoi iront leurs choix. Un terrain viticole vaut entre 0,30 et 1 Euros selon l'état de la vigne. Le simple fait de passer en terrain constructible le fait passer à 8,90 Euros, selon l'estimation extrêmement basse sur laquelle la commune de Treilles établit son prix de vente aux promoteurs. Ce qui représente une plus-value de 8 euros pour un m2. Comme on parle d'hectares à ce niveau, , cela fait donc une plus-value de 80 000 Euros pour un ha. Un bon rapport non ? (1). Peu importe alors l'intérêt général qui serait de protéger et même d'aider une activité multiséculaire, d'une grande noblesse, et qui est, pour une bonne part, l'essence même de ce village. Certes, nous n'ignorons pas les difficultés économiques actuelles de la viticulture. Nous ne sommes pas à notre tour dans le déni de réalité Nous voyons bien que l'activité viticole est moins rémunératrice qu'il y a une vingtaine d'années et que les nouveaux entrants n'ont pas pu, dans la plupart des cas, se maintenir. La relève des générations précédentes n'est donc pas assurée. Mais lorsque nous examinons la situation dans les communes voisines nous voyons bien que le tableau est plus contrasté. Il y a des communes où la viticulture se porte bien comme Leucate, et même très bien comme Fitou (caves individuelles). Les communes qui semblent le plus souffrir sont celles qui n'ont pas les quatre « Appellations d'Origine Controlée ». Mais justement Treilles n'est pas dans ce cas et peut produire les quatre A.O.C. A savoir : Vin de Fitou, Vin des Corbières, Muscat de Rivesaltes, et Vin doux naturel.
C'est dire qu'avec un atout comme celui-là la résistance à la crise viticole pouvait et même devait être envisagée avec optimisme et détermination. Risquons nous-même une prophétie : Il y aura toujours une demande solvable pour des vins de qualité !
S'il est vrai que la production mondiale de vin, qui était de 57 millions d'hl en 2000, est descendue à 43 millions d'hl en 2012, la demande, elle, est en train de croître fortement en ce moment et les prix montent. Deux très bonnes nouvelles donc. Bien sur, il faudra patienter encore quelques temps avant que cette inversion de tendance se traduise concrètement dans le Languedoc-Roussillon, mais l'amélioration attendue ne peut manquer de se réaliser.
Il aurait fallu, en conséquence, que la politique municipale affiche un objectif prioritaire : l'aide à l'activité agricole en général avec un effort particulier pour les jeunes souhaitant s'y consacrer. Et la commune, dont le Maire se plaît à mettre en évidence la situation financière enviable, pouvait faire mieux que ses voisines . Or, après 19 ans de pouvoir municipal exercé par M. Bouton, celui-ci en est conduit à signer lui-même son échec dans ce domaine et à clouer prématurément le couvercle du cercueil de la viticulture treilloise. Il est évidemment à craindre que si M. Bouton est encore réélu prochainement, pour le coup, il pourra s’enorgueillir à la fin de son mandat (25 ans, un quart de siècle !) d'avoir eu finalement raison.
Les moyens ne manquaient pas pourtant pour aider les viticulteurs face à la crise. Il aurait été normal par exemple de les exonérer de Taxes foncières.
Il était tout à fait possible aussi pour la commune de se porter acquéreuse de vignes et de les donner en fermage contre une somme symbolique à des jeunes qui s'installeraient. Comme on le sait, le problème des jeunes exploitants est principalement monétaire : il faut acheter des terres, du matériel, et attendre quatre ans, lorsqu'il s'agit de vignes nouvellement plantées, avant d'avoir la possibilité de commercialiser le produit de son travail.
Entre autres choses encore, l'adhésion au Parc Naturel Régional de la Narbonaise, toujours refusée avec la plus grande obstination par M. Bouton (Treilles a été la seule commune de tout le territoire à maintenir continuellement ce refus) aurait permis l'obtention de subvention de la communauté européenne. Ces subventions auraient pu être demandées, entre autres, pour la réfection ou l'édification des murs ainsi que la plantation de haies entourant les vignes.
Voilà quelques une des mesures que la municipalité auraient pu prendre pour encourager l'activité et il n'en a évidemment rien été. Au contraire, les viticulteurs (surtout ceux connus comme opposants, il faut rendre cette justice à M. Bouton) ont été harcelés de diverses manières (procès, tracasseries administratives en tous genres,etc.) (2). De même, les jeunes exploitants n'ont été aidés en aucune façon et pire même, récemment, un jeune a été purement et simplement éconduit à deux reprises.
Une première fois, lorsqu'il s'est porté acquéreur d'un terrain à destination viticole mis en vente par la commune : on lui a dit que « la commune renonçait à vendre ». La deuxième fois, alors qu'il s'agissait d'un terrain agricole et bien qu'il ait fait état de son droit de préemption en sa qualité de jeune agriculteur, il lui a été préféré un particulier n'ayant aucun lien avec l'agriculture mais, en revanche, des liens étroits avec l'élaboration du P.L.U.. La vente s'est conclue au profit de ce dernier au prix « cadeau » de 200 € pour une superficie de 1811 m2 à proximité du lotissement dit « Les Terrasses de la Bade ». Plutôt curieux non ? Nous nous interrogeons.(3) Surtout que le vendeur est un promoteur qui vient de faire l'acquisition, selon les dires de M. Bouton, de 75 ha de vignes sur la commune de Treilles soit la moitié des surfaces agricoles cultivables actuellement (environ150 ha). Il est vrai que ce promoteur est également propriétaire d'une cave. Un promoteur/viticulteur donc. Pourquoi pas ? En fait, cela ne doit pas être facile tous les jours d'arbitrer entre les niveaux de revenus que l'on peut escompter de la viticulture et ceux que l'on peut attendre raisonnablement de l'activité de lotisseur. A moins que ce « casse-tête » soit considérablement atténué par les espoirs que l'on peut à juste titre nourrir de voir se transformer, grâce au futur PLU et ses modifications successives, de « vulgaires » vignes en terrains à bâtir.

L'importance extraordinaire des surfaces concernées fait craindre le pire pour l'avenir de la viticulture à Treilles alors qu'il pourrait en être tout autrement si une autre politique était conduite. C'est une question de survie de cette activité. Il ne faudrait surtout pas que le titre de la prochaine exposition sur la viticulture à la « maison villageoise » ait comme intitulé « Il était une fois.... la viticulture à Treilles ».


       Collectif "Alternative Citoyenne"
            alternativecitoyenne2014@gmail.com



Notes correspondant à cet article :
  1. La plus-value pour le promoteur lui-même est évidemment encore plus importante. Selon les normes professionnelles en vigueur, le bénéfice qui peut raisonnablement être attendu (après achat du terrain nu et paiement de toutes les prestations conduisant à le livrer prêt à être bâti) varie de 15 à 30 euros le m2 selon le lieu, l'emplacement, la qualité, etc de celui-ci. Si l'on prend une hypothèse assez basse, 20 euros le m2, le bénéfice net serait donc, pour un hectare, de 200 000 Euros. Jolie somme, surtout si on la multiplie par un nombre conséquent d'hectares. Et pour 75 Ha, superficie acquise par le promoteur/viticulture  ? Nous vous laissons faire le calcul. Mais soyez assis !
  2. Un viticulteur de Treilles a eu, récemment, son puits bouché et une partie de son terrain et de ses arbres ensevelis par un dépôt totalement illégal de gravats sur ordre de la municipalité. Auparavant, entre autres tracasseries, il avait dû faire face à une tentative d'atteinte au libre exercice de son commerce par un usage totalement abusif de la municipalité des règlements de voirie : interdiction de stationner des deux cotés de la rue où se trouve sa cave.
    Une autre attitude qui ne va pas dans le sens de faciliter le travail des viticulteurs : le rétro pédalage dont « l'aire de remplissage sécurisée » a fait l'objet.
    Cette aire permet de préparer les bouillies phytosanitaires et de laver le matériel agricole des effluents récupérés . Or, monsieur le maire et son conseil municipal ont décidé de ne plus adhérer à ce service du SIVOM en « raison de son coût » (pourtant modeste, 380 euros par an). Dorénavant, seul le remplissage sera possible. Treilles se distingue, comme d'habitude, en étant la seule commune à avoir agi ainsi. Plus grave, la commune de Port La Nouvelle qui cotisait par solidarité, sans avoir elle-même d'aire de remplissage, a décidé, en raison de la position de Treilles, de se désolidariser et donc de ne plus cotiser.
    Un livre pourrait être écrit sur les multiples abus, tracasseries diverses perpétrés à l'encontre des exploitants. Nous invitons d'ailleurs les victimes à en faire état sur ce blog en rédigeant un commentaire.
  3. En effet, cette vente de terrain « pochette-surprise » si on la rapproche d'autres éléments troublants fait sens. Ce terrain fait partie d'un grand ensemble classé en zone « Ap » (zone agricole soumise à la protection du captage. En effet, une source, inutilisée depuis peu, se trouve sur ce site). Au-dessus de cette zone appelée « Le Merlat » et vendue initialement par la commune au promoteur/viticulteur, se trouvent des terrains occupés par des campeurs en caravanes. Ces campeurs sont propriétaires des terrains qu'ils occupent chaque été depuis plus de trente ans. Or, ils se voient fortement harcelés depuis peu dans le but évident de les faire partir. Ils ont eu à subir notamment la privation d'accès à l'eau. Ce désir pressant de la municipalité de les voir décamper trouve sans aucun doute sa raison dans le fait qu'ils sont devenus gênants. En quoi, gêneraient-ils ? Probablement parce qu'ils se trouvent placés entre le lotissement des « Terrasses de la Bade » et ce grand terrain dit du Merlat en attente lui, sans doute, d'une reclassification de zone « Ap » en zone constructible. Et évidemment, dans cette hypothèse, s'ensuivra l'édification d'un lotissement privé faisant bloc avec l'actuel « Les Terrasses de la Bade » du même promoteur.

jeudi 28 novembre 2013

Premier feuillet sur le PLU


Treilles, nouvelles du PLU
(Plan local d’urbanisme)

Nous avions appris lors de la réunion du Conseil Municipal de la fin Aout que le 12 septembre avait lieu une réunion de présentation du PLU de Treilles aux personnes publiques associées, (PPA) qui représentent diverses Administrations (DDTM, Chambre d’Agriculture…) et des représentants de collectivités territoriales (notamment de la Communauté d’Agglomération de Narbonne).

Depuis, aucune information à la population !

Finalement nous avons pu obtenir des éléments d’information de plusieurs sources dignes de foi.
Il semble que ce PLU, déjà très en retard, ait été très critiqué, au point qu’il ne serait pas possible de l’approuver avant les élections municipales.
En effet il faut d’abord arrêter le PLU, qui peut être alors soumis aux PPA. Celles-ci renverront leurs remarques écrites dans un délai de 3 mois. C'est seulement ensuite que l'enquête publique pourra se dérouler pour aboutir enfin à l'approbation du PLU. Au regard des remarques et critiques formulées par les PPA, un important travail est encore nécessaire avant l'arrêt, tant et si bien que certaines administrations ont même proposé de transmettre d’ores et déjà certaines remarques. Le maire a décidé, sur le conseil des PPA, de se limiter à l'arrêt du projet avant les élections municipales; la consultation du public ne viendra donc qu'après le scrutin.

Il est navrant de constater ce nouveau report, après déjà plus de dix ans de laborieuse gestation (la délibération prescrivant la révision du POS et sa transformation en PLU date du 17 avril 2003 !).
Combien de mandats faudrait-t-il encore à M. Bouton, aidé de tous ses techniciens et conseillers, pour mener à bien ce PLU ? En 2007 déjà, un premier projet avait été élaboré par la municipalité. Il a du être abandonné sous la pression des Administrations en raison de sa totale démesure (il prévoyait le passage du nombre d'habitants de Treilles de 180 à 1600 !). Alors, ne nous dites pas, Monsieur Bouton, que le retard du PLU est dû à l'opposition ! Vous êtes seul responsable de cette gabegie !
Comme beaucoup d’entre nous, les administrations ont questionné la nécessité de prévoir encore de nouvelles zones d’habitations, alors même que certaines restent à pourvoir ? La justification avancée est la nécessité de construire des résidences secondaires. Il faudrait construire 3 maisons pour avoir un résident principal, dixit Monsieur le Maire. La logique de ce raisonnement n’est pas évidente. Il a aussi été dit, que Leucate ne pouvant plus construire en raison du caractère inondable de ses terrains, Treilles entend répondre à cette demande.

Mais alors que devient l’identité de Treilles ? Village des Corbières maritimes, avec sa vie et son caractère propre, à distance du littoral ? Cela semble être le cadet des soucis de ce PLU, et M. Bouton d’affirmer qu’il n’y a plus de vignerons à Treilles ! Que fait-il des 18 viticulteurs travaillant leurs vignes sur la commune de Treilles, des 3 oléiculteurs, des 2 apiculteurs, de ceux qui exploitent les jardins ?

Les habitants de Treilles ont-ils envie de voir leur village devenir une annexe estivale de Leucate, ou un village fantôme avec 2 maisons sur 3 fermées pendant l’hiver ?
Pour l’éviter :
  • il faut préserver les espaces agricoles et naturels incompatibles avec l’extension des projets urbanistiques qui mitent le paysage.
  • Il faut stopper la vente de terrains cultivables à des personnes manifestement non intéressées à les exploiter.

Il ne s’agit pas de freiner le développement, ce n’était pas du tout le vœu de l’ancienne équipe quoiqu’en dise M. Bouton. Le lotissement communal et la zone artisanale étaient déjà prévus au POS quand M. Bouton a accédé à la Mairie. Mais étant donné la topographie de Treilles il fallait prendre le temps d’y réfléchir avec une perspective respectueuse des habitants et de l’environnement.

Nous saluons et remercions l’administration pour l’évaluation critique de ce PLU, fruit d’une vision passéiste du développement d’un village dont l’identité serait bafouée par son éventuelle application.

Ce premier feuillet d’information sera suivi dans un deuxième temps d’information plus techniques et urbanistiques, notamment des critiques qui ont été formulées sur le développement de la zone artisanale.


12 Novembre 2013 Collectif « alternative citoyenne »

dimanche 6 octobre 2013

Fuite en avant pour le budget de Treilles


 Réponse à la lettre du Maire de Treilles

 

Monsieur le Maire,



Nous vous remercions de bien avoir voulu, malgré votre emploi du temps chargé, répondre aux questions que se posent les Treillois, notamment concernant le budget et l'endettement de la commune.

Nous regrettons toutefois que vous placiez ce questionnement, légitime en démocratie, dans la catégorie d' « une polémique stérile et délétère ».

Vous parlez ensuite d' « informations mensongères ou erronées, des contre-vérités flagrantes ». Avant de laisser les Treillois seuls juges de ces affirmations, nous aimerions pointer les raisons qui ont motivé notre souhait d'informer les habitants sur la situation du budget et de l'endettement de la commune.

La raison principale trouve son fondement dans l'absence totale de communication de la part de la municipalité sur ces questions. Beaucoup d'habitants de la commune se souviennent qu'il fut un temps, déjà très lointain, où la mairie éditait un bulletin municipal dans lequel figurait, outre les informations sur les projets réalisés ou à mettre en route, un tableau des finances et budget de l'année qui venait de se terminer. Cela permettait à chacun de suivre, année après année, l'évolution des recettes, emprunts, investissements, impôts etc.  . La parution de ce bulletin ayant cessé depuis sept ou huit ans , les Treillois ont été tenus à l'écart de toute information sur ce sujet pourtant fondamental en démocratie : comment les élus gèrent la commune, à quoi sont affectées les recettes, quel est le niveau des dépenses, quel est le niveau des emprunts, à quoi sont-ils destinés ? etc.

C'est ainsi que, maintenus nous-mêmes dans cette ignorance, nous avons été très étonnés de découvrir un certain nombre de chiffres « atypiques » (pour reprendre l'expression de Monsieur Quintane, Le comptable du Trésor) dans les statistiques du Ministère des Finances concernant la commune de Treilles.

Devant cette grave carence d'informations, il nous a paru nécessaire d'y mettre un terme en informant les Treillois lors d'une réunion publique. D'ailleurs, lors de cette réunion à laquelle vous nous avez fait l'honneur d'assister, vous vous êtes vous-même déclaré surpris par ces chiffres, au point de souhaiter un audit de M. Le comptable du Trésor dans les prochains jours. Ce que vous avez fait et donne appui à la lettre que vous avez adressée à vos concitoyens.


Nous notons que M. Le comptable du Trésor dans le premier paragraphe de sa lettre fait allusion à « un jeu complet des fiches financières de la commune de Treilles 2010 à 2012 qui permettent une analyse de l'ensemble des comptes ». Comme vous avez négligez de joindre ce jeu complet de fiches à votre courrier, il est malheureusement impossible à vos concitoyens de suivre l'analyse promise par M. Le Comptable. Ainsi, concernant les valeurs par habitant ou le poids de la fiscalité sur les ménages, cette omission empêche de se reporter à la liste des communes de la strate de population de Treilles. Il en va d'ailleurs de même pour toutes les autres rubriques évoquées dans son courrier. Cette absence d'information rend difficile tout examen approfondi du problème.

Malgré ces informations très partielles, nous sommes en mesure de faire plusieurs remarques :

Dans le premier point abordé par ce courrier, les valeurs par habitant, nous apprenons que les recettes de fonctionnement sont 6 fois supérieures aux communes comparables, nous en sommes bien satisfaits, mais alors pourquoi la pression fiscale de notre commune est-elle 2 fois plus forte? Il faudra l’expliquer  aux Treillois!

  • Car en la matière nous devons rappeler que les taux d’imposition votés par votre conseil municipal dépassent et de loin les valeurs moyennes par habitants indiquées par les chiffrages de Ministère des finances Bercy 2012 , pour les communes de même catégorie (consultables sur : http://alize2.finances.gouv.fr)

Taxe d’habitation (y compris THLV) :
Treilles : 18,80 %                                soit 227 € /habitant 
Moyenne de la strate :  9,19 %             soit 87 €/ habitant

Taxe foncière (bâti)
Treilles : 23,60 %                               soit 202 € / habitant
Moyenne de la strate : 13,65%            soit 105 €/ habitant


Pour ce qui est de la capacité d’autofinancement (CAF), c’est bien la CAF nette qu’il est important de prendre en compte et non la CAF brute...  Car il est clair que le montant de celle-ci doit être diminué du remboursement annuel de la dette de la commune. C'est donc seulement un montant de 73.125 € qui constitue la véritable capacité d'autofinancement. Ce qui veut dire, pour prendre un exemple récent, qu'il faudra près de TROIS ans en autofinancement pour assurer les travaux d’aménagement de la place de l’église (plus de 214000 €) que vous vous proposez de réaliser. Et à condition qu’il n’y ait aucune autre dépense imprévue durant ces trois ans, sinon c’est le retour au crédit…et au creusement de la dette… ! ! ! Mais est-ce bien raisonnable ? ?? Le comptable du Trésor nous apprend que l’encours de la dette est « supérieur à la moyenne de la strate ». Très supérieur , en effet, il s'agit de plus du double. Il écrit ensuite « mais sensiblement égal à la moyenne des villes de plus de 500 h », cela n'est pas conforme aux chiffres du Ministère des finances (voir tableau ci-après), car là encore l'endettement de la commune est de près du double de la moyenne de la catégorie.

Mais puisque dans la rubrique endettement, nous sommes invités à utiliser la strate des communes de plus de 500 h, utilisons cette base et choisissons (pour sa proximité), la commune de Caves (671 h) :


Caves













Endettement
En milliers d'Euros
Euros par habitant
Moyenne de la strate
Encours de la dette au 31/12/12
390 
581 
596 
Annuité de la dette
49 
73 
81 

….Et comparons avec Treilles :
Strate : communes de moins de 250 hab. appartenant à un groupement fiscalisé (FPU)



Treilles












Endettement
En milliers d'Euros
Euros par habitant
Moyenne de la strate
Encours de la dette au 31/12/12
1 124 
6 209 
512 
Annuité de la dette
216 
1 193 
79 

Cet endettement colossal a un coût : les charges financières (intérêts d’emprunts), 61.487,00 €, (= 340 € par an et par habitant) soit 84 % de notre Capacité d’autofinancement !!! alors qu’on aurait pu payer bien des investissements avec nos recettes propres, très importantes (6 fois supérieures aux communes comparables), à condition de conduire un développement maîtrisé et progressif.

  • La municipalité a endetté la commune à hauteur de
  • 1 876 057,00 € soit par habitant : 10 364,95 €
  • Ceci moyennant plus de 146 000,00 € d’intérêts rien que pour le lotissement soit 806,63 € par an et par habitant.

Pour en finir avec l'analyse malheureusement incomplète des chiffres donnés par Monsieur le comptable du Trésor dont vous n'avez communiqué qu'une faible partie, il reste à s'interroger sur le fonds de roulement. Cette appellation désigne les ressources disponibles pour la commune. Certes, ce fonds de roulement est important mais ne constitue pas forcément un signe de bonne santé financière car il résulte probablement en grande partie de l'encaissement du montant de la vente, à très bas prix, des terrains de la commune à des lotisseurs privés. Il serait intéressant de communiquer aux Treillois le montant encaissé pour les différentes ventes du patrimoine communal à des intérêts privés.
La conclusion que vous tirez du « regard autorisé, neutre et impartial » de Monsieur Quintane sur notre situation financière nous paraît assez différente de sa propre conclusion telle qu'elle est écrite dans sa lettre. Nous la citons : 

« Dans ces conditions, on peut conclure que la situation financière de la commune de Treilles est atypique (c'est nous qui soulignons) pour une commune de 181 habitants, compte tenu du volume des recettes encaissées, mais reste globalement satisfaisante fin 2012 ».
Il n'échappera pas aux Treillois qu'il y a un assez grand écart entre votre appréciation, « maîtrisé et – à maints égards- enviable ! » et celle de Monsieur le comptable du Trésor : « reste globalement satisfaisante ».

  • Rappel : tous nos chiffrages sont consultables sur le site du Ministère des Finances . 



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Nous avons le plaisir de vous annoncer la création d'un blog de « L'alternative citoyenne », en libre consultation pour tous, où figure ce texte ainsi que tous les textes qui ont précédé. Mais aussi des textes qui n'ont pas fait l'objet d'une diffusion à ce jour. Vous pourrez également faire vos remarques sur ce blog qui se trouve à l'adresse suivante :


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